Anorexie mentale : une nouvelle avancée

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Depuis la découverte de la maladie, l’ anorexie se caractérisait par la peur de grossir. Mais le Pr Philip Gorwood, chef de service à l’hôpital Saint-Anne (Paris) a publié, le mardi 7 juin, une étude soulignant le plaisir de maigrir, ce qui soulèverait du domaine de l’addiction.

Qu’est-ce que l’anorexie mentale ?

L’ anorexie est un trouble du comportement alimentaire touchant principalement les jeunes filles. Cependant, les garçons ne sont pas épargnés par la maladie…
En France, 30 à 40 000 personnes sont touchées.

anorexie

Un individu atteint de l’ anorexie mentale montre des symptômes précis :

  • Pendant plusieurs mois voire plusieurs semaines, le patient se prive volontairement de nourriture et passe par des phases boulimiques.
  • Il a recours à certaines pratiques : il provoque ses vomissements, prend des laxatifs, etc.
  • Il accorde une importance particulière à son IMC, qui est souvent inférieur à 17.5 kg/m2.
  • Il a une perception de lui erronée : lorsqu’il se regarde dans un miroir, sa perception de lui est déformée et il renie sa maigreur.
  • Chez les femmes, il y a une absence de règle depuis environ 3 mois

D’autres symptômes peuvent intervenir, tels que le ralentissement de la croissance, l’hyperactivité, les performances intellectuelles, etc.

Parmi toutes les pathologies mentales, l’ anorexie détient la plus forte mortalité suicidaire, même si elle est moins répandue que la boulimie par exemple (5 boulimiques pour une anorexique mentale).

Á l’heure actuelle, les médecins ne connaissent pas la véritable cause de la maladie. De ce fait, ils ne possèdent aucun médicament susceptible d’y remédier. Leur seule et unique solution ? Hospitaliser les patientes et les inciter à se réalimenter correctement.

anorexie mentale

L’avancée de l’étude de l’Inserm

L’étude de l’Inserm, menée par le spécialiste Philip Gorwood, remet en cause l’un des critères déterminant de ce trouble du comportement alimentaire : la peur de grossir. Et si c’était plutôt le « plaisir de maigrir » ?

Durant l’enquête, 70 jeunes femmes anorexiques et 20 femmes non anorexiques ont été confrontées à des images montrant des personnes obèses et en sous-alimentation. A la vue des corps en surpoids, aucune des femmes ne montrent de réaction. Mais lorsque les femmes anorexiques visionnent les silhouettes extrêmement fines, un principe de plaisir est activé dans leur cerveau. La peur de grossir se substitue au plaisir de maigrir, qui prend la forme d’une addiction.

Avec cette nouvelle découverte, les jeunes filles souffrant de la maladie pourront, peut-être, bénéficier de nouvelles perspectives de guérison. Peut-être est-il possible de créer un médicament, semblable à ceux pour traiter une addiction, et agissant sur les circuits de récompenses ? Peut-être faut-il avoir recours à la rééducation des fonctions cognitives, également appelé « remédiation cognitive » ? Et si les médecins optaient pour la thérapie en pleine conscience pour vaincre les pensées automatiques du quotidien ?

Depuis cette étude, de nombreuses questions se bousculent, mais un seul but demeure : trouver un remède à l’ anorexie …

 

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